J’ai fait un rêve ce matin.
Je suis dans ma cuisine, et je me demande si une bille de plomb pèse le même poids qu’une bille de plume.
Puis, toujours dans ma cuisine, je me demande si en faisant fondre du plomb dans une casserole et en y incorporant des plumes, le plomb va peser moins lourd une fois solidifié.
Je me réveille dans ma chambre, en me demandant pourquoi je fais des rêves aussi débiles.
Qui n’ont en plus aucun rapport avec ma journée à venir.
Je joue le Partouche Poker Deepstack de St Amand aujourd’hui.
Comme à chaque fois que je joue un tournoi, je stresse la veille et je stresse le jour même.
J’arrête de stresser les premières cartes en main.
Solide petit dèj pour garder l’énergie toute la journée.
Œufs sur le plat, pain, fromage de chèvre et concombre.
(Toujours manger des légumes de saison !!! Toujours !)
Et un bon bol de thé.
Ça fait toujours du bien un peu de bon thé.
Alban lui mange des Coco Pops. Je lui ai interdit les chocapic parce qu’il soutenait que le geste de Darcourt n’était pas anti-fairplay.
Je stresse. Et j’appréhende le tournoi.
St Amand, c’est le fief de la communauté PKL.
Ils y envoient une bonne vingtaine de joueurs aujourd’hui.
Et si je suis heureux à l’idée d’en revoir certains, l’évocation du nom de certains autres suffit à me mettre en colère.
En avoir un à ma table me mettrait en tilt pour la journée.
Mais y a pas que ça.
Je sais pas pourquoi, mais je ne suis pas excité à l’idée de faire ce tournoi.
La semaine précédent celui de Forges les Eaux, l’année dernière, je sautillais sur place, soirs et matins.
Là, j’ai presque pas envie de le jouer. C’est bizarre.
Nous arrivons à St Amand.
Je fais la tournée des serrages de main.
Aurélien Gallen qui sera notre TD aujourd’hui.
Stefal, qui n’a pas été inscrit sur le tournoi et qui s’explique avec le staff.
Cappelweb, qui fait le coverage photo PKL aujourd’hui.
Tiben , qui fait le coverage chipcount PKL aujourd’hui.
Ofir, qui a gagné le dernier PPD à Lyon.
Cedric, qu est bien sympa.
François, qui est président de l’asso PKL, ravi d’avoir Chimère juste à sa gauche.
Chimère, qui est l’homme le plus classe du monde, avec santiags noires, pantalon noir, teeshirt noir, veste noire, et livre…Noir.
La trilogie du mal de Chattam si j’ai bonne mémoire.
Ça m’a intrigué, ça sera mon prochain bouquin de chevet, sans doute.
Une fois fini de faire mon mondain, je vais m’asseoir à mon siège.
Table 25, siège 3.
C’est important de préciser ce genre d’informations.
Le tournoi commence avec 20 minutes de retard.
Tout à fait acceptable pour un tournoi de 500 joueurs.
Nous avons 50k de stack et des rounds d’une heure.
Aujourd’hui, nous jouons 11 heures.
La gestion de la fatigue est très importante sur ce type de tournoi.
Avant de commencer le récit du tournoi, il est important de préciser une chose que je rappellerais sans doute à chaque CR de parties live.
Les avis et jugement que j’émets à propos des joueurs adverses ne sont en aucun cas des jugements sur les personnes concernés.
Ça peut paraître évident mais j’ai eu des problèmes par le passé.
Je n’ai pas envie de m’auto-censuré non plus. Je préfère vous prévenir.
13h20, le tournoi commence donc.
Enfin pas pour tout le monde.
Les croupiers ont ordre de ne commencer à dealer que si nous sommes au moins 6 à table.
Et sur les 10 joueurs sensés être présents, nous ne sommes que 5.
Et ceci pendant les 20 premières minutes.
On se retrouve un peu nigauds à regarder les autres enfants s’amuser autour de nous.
Je me demande comment on aurait fait si le 6ème n’était arrivé que 2 heures plus tard.
Je prends le temps d’observer la table en attendant.
J’ai pris des notes régulièrement, pendant le tournoi, comme sur Pastèque poker.
Je vous les livrent donc avec les mêmes pastilles que j’aurais mis sur mes tables de CashGame.
Rappel :
Pastille verte : Fishou.
Pastille Jaune : Reg exploitable
Pastille rouge : Joueur dangereux.
Point d’exclamation : Maniaque, joueur fantasque et spewy.
Siège 1 : Alain, pastille verte.
Paire de couille de casino.
Grosse mise = grosse main, petite mise = petite main.
Joue à l’égo.
Siège 2 : Jean, pastille verte.
Paire de couille de casino
Limp/fold ou limp/call selon la taille du raise.
Très loose.
Peut trois barrels bluff
Dit être un joueur extrêmement serré.
Siège 3 : Moi. Pastille verte, jaune, rouge, et point d’exclamation, selon le temps qu’il fait.
Siège 4 : Rudy, pastille jaune.
Serré.
Pas mauvais.
Tendance à pas lâcher ses mains.
Voir hero call.
Siège 5 : Jérôme, pastille jaune.
Serré/aggro
Peut sneaky miss CB avec top paire.
Meilleur joueur de la table so far.
Peut 3 barrels bluffs.
Siège 6 : Abdelkader, pastille jaune.
Aggressif.
Je le soupçonne de 3bet light.
Tendance bluffy.
Siège 7 : Christian, pastille verte.
Fishou passif.
Donne des gros tells.
Petites relances quand petit jeu.
Ne cb pas en bluff.
N’évalue pas bien ses mains.
Miss value.
Va souvent checkback la river avec TP ou OP.
Peut bluff notament en missdraw mais généralement face up.
Défend BB avec
Siège 8 : Alexandre aka NoLimit sur PKL, point d’exclamation.
Open raise à 6bb avec les 66.
Limp beaucoup.
Peut limp/fold.
Beaucoup de raises énormes avec mains moyennes ou bluffs.
Tendance à slowplay ses monstres.
Raise à 2,5 BB PF ses suited connectors et autres mains à tirage.
Overbet ses petites et moyennes paires PF
Montre beaucoup ses mains.
Bluff énormément, un peu au hasard des humeurs notamment contre des calling station avérées.
Joue à l’égo.
Peut changer de vitesse en passant de maniaque spewy à calling station d’une main sur l’autre.
Siège 9 : Étienne, pastille verte.
Calling station.
Bourrine ses gros jeux.
Considère TP comme les nuts.
Peux ne pas raise les AA PF.
Difficilement bluffable.
Peut bluff ses tirages, mais à un quart du pot.
Siège 10 : Christophe, pastille jaune.
Très serré.
Ne 3bet pas AK.
Ne raise pas TPTK.
Cold call un 4bet avec AJos
Raise 4bb avec 88.
Voilà un tour d’horizon de la table.
Ce sont des notes prises au fur et à mesure.
Certaines peuvent s’être avérées inexactes, mais dans l’ensemble, je les trouvent plutôt juste sur l’intégralité de la journée.
Nous commençons donc à 6 joueurs, avec Moi, Rudy, Jérôme, Christian, Alexandre, et Étienne.
J’ai été très fainéant sur la prise de notes. Aussi ne détaillerais-je pas les coups autant que d’habitude.
On va quand même se faire plaisir avec le premier coup du tournoi.
Christian limp au CO et Étienne call en SB.
J’ouvre en BB et squeeze le bazar à 500.
Christian call et demande ensuite combien c’est. Étienne fold.
Flop :
Je cbet à 600. Et Christian prend 1600 dans sa main pour relancer, puis se ravise et call.
Merci de l’information. J’en ai, à priori, fini avec cette main.
Turn :
Mon Chrstian regarde alors ses cartes et fait la moue. Apparemment, il n’a pas de carreau.
Ce mec joue à livre ouvert. C’est de bonne augure pour la suite.
Il mise un timide 1000.
Je call, certain de jouer ma ventrale ET mon tirage carreau.
Je check/fold la river
J’ai déjà rempli une demie page de note sur la première main, le tournoi est lancé.
Et bien lancé, je joue et gagne les 5 mains suivantes.
Je dois passer pour un sick bastard.
J’ai essayé de concentrer l’ensemble de mes bonnes mains au début, quand les gens sont encore serrés.
Histoire de pas gagner grand chose.
De ce côté là, j’y arrive assez bien.
Abdelkader arrive au bout de trente minutes, pose ses jetons devant lui, et s’en va.
Nolimit fait un bluff très étrange contre Étienne, la calling station de la table.
Christian limp en mp, suivi de Nolimit avec , suivi d’Étienne au bouton, je complète avec une random hand et Rudy check.
Flop :
Nous checkons tous jusqu’à Étienne qui bet 400. Ce qui dans mes notes personnelles signifient « J’ai une dame »
Nous foldons tous sauf Nolimit qui décide de payer avec une paire de 4.
Turn :
Nolimit check.
Étienne poursuis son agression à 400.
Et Nolimit décide de relancer à 1800.
Toujours avec une paire de 44.
Étienne paye. What else ???
River :
Et Nolimit cbet à 5000.
Mise que s’empresse de payer Étienne avec
Bin oui, c’est une calling station !
Je remplis 7 pages de notes.
Le dealer éternue. Je jurerais avoir entendu un canard.
Seulement 40 minutes de jeu et je ne suis plus dans la partie. Mon attention se détourne.
J’écoute le staff juste derrière moi occupé à se refiler les informations.
Je regarde les sei.. les yeux d’Ondine de Partouche à la table d’à coté.
Je surveille un balla égocentrique qui chante « Et j’ai crié Allin pour qu’il revienne » à chaque fois qu’il passe devant le staff pour bien que ceux-ci le remarquent et lui prouvent leur attention en faisant un petit rire forcé de convenance.
Depuis son bluff raté, Nolimit est beaucoup plus actif.
Il rentre dans un coup sur deux, parle énormément, commente toutes les mains, bluff énormément et perd tout ses coups.
Abdelkader arrive enfin. 1h30 après le début du tournoi.
Moi je ne joue plus. Pas une main un peu sexy.
Ça ne me dérange pas comme ça aurait pu le faire par le passé.
Je suis sévèrement expérimenté par la NL50 de Pastèque poker.
Les joueurs des sièges 1 et 2 ne sont toujours pas arrivés.
Pourtant leur stack n’est pas posé devant leur siège et leur blinds ne défilent pas.
Bonne idée de pas venir au début.
Je trouve ça plutôt moyen.
La table s’endort.
Un coup réveille mon attention.
Encore avec Nolimit. Je suis bien désolé de m’acharner sur lui mais en même temps, il est dans tout les coups.
Jérôme raise à 425 en blinds 75/150 au CO. Caller par Nolimit en BB.
Flop
Nolimit check.
Jerome cbet à 500.
Nolimit raise à 1400.
Jerôme call.
Turn :
Nolimit abandonne son agression.
Jerome bet 1225.
Et Nolimit check.
River :
Nolimit donk à 5000.
Jerome le call avec et Nolimit muck.
J’ai pas mal réfléchi à cette main et je ne comprends pas ce qu’il voulait représenter river.
78, tirage coeur backdoor, DP, et brelan auraient tous cbet la turn.
Quelle ligne étrange.
La première pause arrive. Mon stack est à 51925. Ce qui représente une sacrée augmentation.
Au retour se passe un mini-événement que je provoque bien malgré moi.
1/ je vais chercher une tasse de café.
2/ je viens m’asseoir à table.
3/ je vais pour poser la tasse sous ma chaise.
4/ Jean arrive enfin à table après deux heures.
5/ Jean effleure mon bras qui tient la tasse en s’asseyant.
6/ Par réflexe, je bouge légèrement le bras.
7/ Trois gouttes de café brulant tombe sur ma main.
8/ Aie.
9/ Ouille.
10/ Je renverse la tasse sur mes jetons, mes cartes, les jetons de Rudy, les cartes de Rudy, et sur la table à 300 euros.
11/ La partie s’arrête.
12/ Le staff me fusille du regard.
13/ Les joueurs des autres tables me regardent en rigolant.
14/ J’ai bien l’air con.
15/ Une femme de ménage vient réparé plus ou moins les dégâts.
16/ Je m’excuse auprès de Rudy.
17/ J’essuie mes jetons un à un avec une serviette
18/ Un mec du staff avec des gros yeux vient m’expliquer que normalement je devrais prendre une demie heure de pénalité.
19/ La partie reprend.
20/ Je me promets de ne plus boire de café de la journée.
Pour sa première main, Jean, qui est apparemment un fin pinpin de cashgame en casino part sur un trois barrels bluff en overbet face à Nolimit qui paye avec la troisième paire tout du long.
Jean s’embrouille avec Nolimit en lui expliquant que c’est n’importe quoi de payer avec troisième paire surtout que lui il ne bluff jamais d’habitude et que il est connu ici et qu’il a qu’à demander à n’importe qui dans la salle.
Pour sa deuxième main, Jean s’embrouille avec Abdelkader parce que ce dernier demande le time sur la river parce que Jean, qui est dans un coup avec Jérôme, s’embrouille encore avec Nolimit.
J’ai une tendresse infinie envers les paires de couilles de casino.
Ce sont eux qui rendent mes parties inoubliables.
Je gagne deux/trois coups sans intérêt.
Abdelkader commence à rentrer dans la partie.
Il devient manifestement plus agressif.
Surelançant plusieurs coup d’affilée.
Puis pars dans un coup complètement tordu et envoie son tapis apparemment en bluff avec AQ sur le board AJ996.
Christophe, qui a jouer 2 mains jusqu’ici, tangue et le call avec AJ.
Nous perdons Abdelkader.
Je perd 5k en faisant 2 barrel de top paire au 9 contre Christian qui n’a pas relancé ses JJ préflop.
Nolimit commente absolument tout les coups.
Dont un dans lequel je suis et qui n’est pas encore terminé.
Il me court un peu sur le haricot.
Jean limp/fold une main sur deux.
Et Alain arrive à table.
Après trois heures de jeu.
Il s’installe, compte son stack.
Quand c’est à lui de jouer, il regarde toute la table, commence à discuter puis demande le compte des stacks de tout le monde, une fois le tour fait, il fold sa main, et part dire bonjour à des copains.
Apparemment c’est un pote de table de Jean. Je sens qu’on va se marrer.
Il revient à table, on lui redistribue des cartes.
Arrivé à son tour, il refait un tour de table en demandant les stacks de chacun parce qu’il a oublié pendant qu’il disait bonjour aux copains, regarde sa main et fold.
Moi je perds plein de petits coups.
La bonne nouvelle, c’est que je reste super serein à table.
Je pense joué correctement mes cartes, la frustration de ne pas touché ne m’atteind pas.
L’enseignement de Sieur Doodlepaf a porté ses fruits.
Alain prend 2 minutes à chaque fois que c’est à lui de jouer.
Quand il arrive à une table, il faut qu’on le sache.
Arrivé à une river, un adversaire bet et lui, montre en main, il reste 8 minutes à baratiner son adversaire.
Il lui redemande son stack 3 fois.
Ce qui en l’occurrence n’a aucun intérêt. Il ne faut pas se le cacher.
Il affirme qu’avant la river (un 5), il était devant.
Puis quelques minutes plus tard, maintient fermement que si l’autre n’a pas la dame, il est devant.
Quelqu’un appelle le time et Alain lui jette un regard noir.
Les paires de couilles n’aiment pas qu’on appelle le time sur eux.
Il attend jusqu’au bout de la minute, jusqu’au bout du décompte et évidement fold à 1…
J’ai une de ces envies de dormir.
Je prends un coup sympa à Christophe la serrure de la table en faisant de la value river avec la troisième paire.
Et viens un premier coup de marteau.
Je n’ai pas pris de notes mais je me souviens du postulat de base :
J’ai hors de position contre Nolimit en mode bluffer spewy qui détient sur un flop
Avouez qu’on peut partir sur de meilleurs bases.
Je ne perds fort heureusement que 8k sur ce coup parce que Nolimit aime slowplay ses monstres.
Et encore, j’aurais pu m’épargner de payer ses 5000 sur la river mais contre un spewer patenté, j’ai commis la faute.
On peut raisonnablement penser que si Nolimit avait relancé le flop, je serais sorti du tournoi à la suite de cette main.
La table sent fortement le café, mais ça ne suffit pas pour me tenir réveiller.
A la deuxième pause, j’ai 39550, ce qui est un stack décevant mais encore très confortable pour la reprise à 200/400.
Au retour de pause, quelle surprise de voir que Jérôme s’est fait déstacker par Christian.
Brelan max floppé contre quinte floppée.
Ça me rappelle quelque chose.
Blandine vient remplacer Jérôme.
Siège 5 : Blandine, pastille verte.
Limp toutes ses mains.
Bet quand hit sans respect de l’agresseur PF.
Enceinte.
Mes deux paires de couilles sur ma droite joue un coup ensemble.
Et check jusqu’au bout.
Jean check back la river avec le brelan max.
Je trouve ça plutôt moyen.
Cette main les a réveillé tout les deux.
Alain a pris la relève de Nolimit et commente tout les coups et on commence à connaître toutes les mains que Jean a foldé préflop.
En bonus, il nous dit quelle combinaison de main il aurait eu si la river avait été une autre carte.
C’est délicieux.
Nolimit est endormi. La table ne joue plus.
Moi je ne touche plus rien. Ce qui ne me dérange pas foncièrement.
Cependant, je m’octroie ma première relance light de la journée.
Je raise en début de position à 1025 avec
Rudy me raise à 2200.
Comme il s’agit de ma première relance light, il est juste qu’on me 3bet pour la première fois.
Alain paye les 2200 en BB et moi…
Bin je complète moi.
Rudy m’a laissé une trop belle côte pour péter ses as.
Embarquer de force dans un coup pourri. C’est désagréable.
Le flop l’est moins :
Alain check. Je check. Et Rudy cbet à 5k.
Alain fold.
Je me décide à payer un barrel, je pense qu’il a une OP que je ne ferais pas folder.
Turn : qui m’ouvre une open ended.
Je check et Rudy barrel à 6k5.
Je suis tout à fait conscient que le play juste serait de just call.
On a une très bonne équité, c’est quasiment impossible de lui faire folder une OP.
Ou à l’extrême rigueur, faire un raise qui a de la gueule. Une bonne boîte à 32K. Ça ça claque.
Et ça le fait réfléchir. Si jamais il paye, j’ai toujours une bonne équité.
Au lieu de ça, je fais un bet tout moisi à 15K. C’est plus fort que moi, dès que j’ai un monster draw, faut que je raise.
Sur le moment, je m’imagine encore pouvoir représenter un brelan. J’ai une image plutôt serrée, je n’ai pas montrer de bluff et Rudy est un joueur qui réfléchit.
(parce qu’en définitive, si on s’arrête deux secondes, à partir du moment ou je ne bluffe pas, j’ai forcément mieux qu’une paire d’as sur ce board.)
Sauf qu’il va falloir que je comprenne un jour :
« On ne doit jamais essayer de faire folder une OP en représentant brelan »
J’avais pourtant une image serrée.
Mais ça ne marche jamais.
Et ça ne marche pas. Il call. Évidemment.
Je me rends compte en écrivant à quel point ce moov est voué à l’échec.
La river est un scandaleux et je give up.
Rudy avait les As.
Je ne peux pas m’empêcher de me dire qu’en touchant mes 15 outs, je montait à 80k, et là, c’était une autre banane.
Au lieu de ça, j’ai 17k et le sentiment d’être un gros morceau de thon posé sur l’étal du boucher.
Dire que je suis serein après ce coup là serait exagérer. Mais je ne me sens pas merdeux, j’ai décupler mon focus.
Et je suis fermement décider à remonter.
Une dizaine de main foldées plus tard, Nolimit raise à 1725 en early position sur des blinds 200/400.
Plus de 4 fois la BB.
Dans le dictionnaire Nolimit/Antonin, Antonin/Nolimit, ça veut dire « paire de 22 à JJ ».
Je possède et paye au bouton.
Flop :
Il check et je bet 2000 très rapidement.
Je suis à peu près persuadé qu’il va interprété ça comme un arrachage et va me relancer.
Relances bonhomme ! J’ai besoin de doubler.
La réponse n’attend pas.
Boite.
Check. 2000. Boite.
Je call. Bien sur, je call.
Je voulais provoquer exactement ce genre de moov.
Nolimit montre ses cartes (involontairement) l’une après l’autre, je vois un valet puis un roi.
Je suis bien content.
Puis je me rends compte que le deuxième valet n’a pas de barbe mais une moustache fine.
Oh bordel.
Cet énergumène a méga-overbet shove le jeu max.
Moi je suis drawing dead.
Et out du tournoi.
Je dis au revoir en souriant, je serre la main de Nolimit qui est venu tendre la sienne et je me dirige vers le rail en laissant derrière moi une odeur persistante de café…
Tout mes espoirs se portent maintenant sur Alban avec qui j’ai swap 10% du buyin.
Je souhaite remercier mes compères de la table 25 pour leur bonne humeur :
Sauf Jérôme, Étienne et Blandine qui n’ont pas souri de la journée,
Même Nolimit qui, à part ces commentaires incessants pendant les coups et sa fâcheuse tendance à hit les nuts face à moi, reste quand même un gars bien sympa.
Et spécialement Alain et Jean, avec qui on s’est bien fendu la poire.
Parce qu’honnêtement, si c’est pour venir spewer 500 euros, autant qu’on rigole bien.